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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 18:34

Samedi soir, minuit, on arrive à Ouagadougou. C’est notre première rencontre avec Karim et les burkinabè. On monte tous les sept dans le même taxi, nos valises dépassant du coffre attachées par des cordes. Peu sûrs de nous, on s’engage sur la route. On ne réalise pas encore vraiment où l’on est et, de nuit, on a du mal à appréhender l’environnement qui nous entoure.

Après une nuit passée à « l’auberge de la paix», dédiée aux artistes, on prend le bus pour Bobo-Dioulasso. Au cours des sept heures de trajet et malgré la chaleur, on admire les paysages burkinabè qui défilent sous nos yeux. Une fois arrivés à Bobo, on retrouve Vincent qui nous attend avec « Princesse ». Les dix valises chargées sur le toit de la voiture, on réalise que c’est véritablement le début de notre mission. Karim nous accueille ensuite chez lui, où nous sommes chaleureusement reçus par l’ensemble des membres de sa famille. Après une bonne nuit de sommeil et une fois tous les détails administratifs réglés, nous sommes prêts à accomplir l’ensemble des missions confiées à Schola. Et, nous avons choisi de commencer par le suivi des écoles.

Avril 2015 // Émotions...

Ainsi, nous sommes allés à Dindéresso mardi matin. Les élèves ainsi que l’ensemble de l’équipe professorale nous ont réservé un accueil des plus bienveillants. Nous avons été particulièrement émus par le chant que nous ont réservé les élèves de CM2 pour nous remercier de notre visite. Nous sommes également très sensibles à l’attitude des enfants dans la cour de récréation. En effet, nous suscitons la curiosité des élèves qui, pour la plupart, semblent heureux de nous voir. Spontanément, ils nous tendent leurs mains et ont hâte de voir les photos que l’on a prises d’eux. Malgré tout, beaucoup demeurent timides.

Mercredi, nous avons poursuivi le suivi des écoles à Sarfalao. Nous avons pu rentrer dans l’ensemble des classes, s’étalant du CP au CM2. Néanmoins, nous repasserons à Sarfalao dans les prochains jours afin de pouvoir se rendre dans la classe de maternelle. De plus, nous avons distribué aux élèves de CM1 et CM2 les lettres écrites par leurs correspondants lillois. Paraissant très heureux de recevoir ces lettres, nous ne pouvons qu’être ravis à l’idée d’imaginer les élèves burkinabè rédigeant leurs réponses, que nous récupérerons à la fin de la mission. Puis, vendredi, nous avons poursuivi notre tour des écoles avec Bana et Wolokoto.

Grâce à ces visites, nous avons pu nous rendre compte des énormes besoins qu’il reste encore à combler. Certes Schola a permis à ces écoles d’exister et d’être équipées, notamment en table-bancs, mais, les effectifs des classes augmentant, le besoin en matériel scolaire est permanent. Voir de nos propres yeux ces manques et se confronter à la réalité du terrain, nous conforte dans l’importance du suivi des écoles. Rien n’est donc jamais fini, il faut que nous continuons à aider ces écoles même des années après leur construction, car, sinon, tous nos efforts pour améliorer durablement les conditions d’apprentissage des enfants auront été vains. Et nous ne sommes pas prêts de nous arrêter en si bon chemin. A Wolokoto nous attendait cependant une surprise de taille.

Avril 2015 // Émotions...

Dès notre arrivée à l'école, nous pouvions entendre des sons de tam tam, provenant d'une partie de la brousse ; cachés par des arbres, les joueurs de musique nous étaient alors invisibles. Après avoir fini le tour des salles de classe, nous nous sommes enfoncés un peu dans la brousse. Puis, sans vraiment savoir à quoi s'attendre ni ce que nous devions faire, nous nous sommes assis au milieu des villageois. Tous regroupés en cercle autour d'un immense baobab, nous attendions. Puis la musique a démarré.

Est alors apparu le premier masque, un homme couvert de fils colorés de la tête aux pieds. Se dirigeant dans un premier temps vers les sages assis sous le baobab, il s'est ensuite mis à danser, à tourner sur lui-même. Des femmes ainsi que de jeunes hommes appartenant au clan des masques accompagnaient sa danse. Dans toute cette poussière soulevée par l'agitation de cette foule célébrant ses morts, nous assistions, bouche bée, à une cérémonie des masques. Cette cérémonie animiste annuelle, où seuls les villageois appartenant au clan des masques peuvent participer, nous a transporté dans un autre univers. Assis au milieu de ces hommes et femmes, nous étions plongés dans le quotidien religieux d'un village entier, dans ses plus anciennes traditions. Et tout le monde nous a accueilli à bras ouverts. Nous avons été littéralement bouleversés par toute cette émotion. Et je crois même qu'aucun d'entre nous n'avait jamais assisté à une cérémonie aussi puissante et émouvante.

Une fois la cérémonie terminée, tous couverts de poussière, nous avons réalisé ce que nous venions de vivre. Une expérience hors du commun qui restera gravée en nous à jamais.

Avril 2015 // Émotions...
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